RAPPORT DE LA CONFÉRENCE DE L'AMÉRIQUE LATINE ET DES CARAÏBES

À LA DEUXIÈME PHASE DU XXV CHAPITRE

 

A. Le Processus de Restructuration

Dans le processus de la restructuration, les Conférences, en tant que structures intermédiaires, ont été créées pour faciliter le plus ample discernement missionnaire et la prise de décisions.

Le rapport qui suit contient en quelque sorte, le parcours que nous sommes en train de réaliser. Pour une adéquate interprétation, il est convenable de ne pas perdre de vue que la restructuration, dans son ensemble, constitue un défi de longue haleine. Il ne constitue pas une fin en soi, mais un moyen qui suscite en nous une nouvelle disponibilité pour accomplir la mission de la Congrégation. Le Père Michael Brehl, C.Ss.R., Supérieur Général, nous le rappelle très bien : « La restructuration ne se réfère pas seulement à l’organisation, mais aussi un appel à un esprit renouvelé et un profond renouvellement de notre Vie Apostolique » (Document final, XXIVe Chapitre Gen., Préface).

B. Introduction

Sans aucun doute, nos peuples d'Amérique Latine et des Caraïbes vivent aujourd'hui une réalité marquée par de grands changements qui affectent profondément nos vies. Avec l'humanité de tout le monde nous vivons les conséquences d'une nouvelle ère et le phénomène de la mondialisation. Nos peuples réagissent avec un fort sentiment de solidarité pour la justice et le respect des droits de l'homme. Ce qui fait de notre continent non seulement le Continent de l'espérance, mais aussi le Continent de l'amour (SS. Benoît XVI).

 

Les tendances actuelles nous attristent de jour en jour, celles qui privilégient le profit et qui stimulent la concurrence. Ces tendances encouragent également la concentration du pouvoir et de la richesse aux mains de quelques-uns. Nous l'expérimentons non seulement comme une concentration des ressources physiques et monétaires, mais surtout une concentration de l'information et des ressources humaines. Ce qui favorise l'exclusion de tous ceux qui ne sont pas suffisamment formés et informés, augmentant ainsi les inégalités et maintient dans la pauvreté une multitude de personnes.

 

Il nous Impact de contemplent les visages de ceux qui souffrent le plus. Par exemple : les communautés marginalisées et les favelas ; beaucoup de femmes pauvres en raison de leur sexe, race ou situation socio-économique ; jeunes privés d'une éducation de qualité ; familles affamées ; les chômeurs ; les migrants et les personnes déplacées ; les paysans sans terre ; les enfants soumis à la prostitution infantile ; la prolifération du business de la drogue qui engendre la violence, le terrorisme, les conflits armés et l'insécurité. Il nous impact aussi de prendre conscience de la situation des personnes âgées, celles qui vieillissent, et celles qui sont malades. Beaucoup n'ont pas la possibilité de recevoir des soins médicaux de qualité, ni avoir des médicaments, qui dans d'autres continents, prolongent et dignifient leurs vies. On parle par exemple, les remèdes contre le Paludisme, la Tuberculose et le VIH-SIDA. En bref, déconcertés que tous les exclus de la société ne sont pas seulement « exploités » et « appauvris », mais comme “en trop ”et “sans valeur”. (Document d'Aparecida, Ch. 2). Nous avons également mentionné la chute des systèmes politiques alternatives, qui durant un certain temps, ont offert de l’espérance pour nos masses appauvries, mais ont déçu à notre peuple avec les mêmes ou similaires formes de corruption et l'avidité des gouvernements d'autres fois, ce qui augmente la fragmentation notre réalité sociale, politique et économique.

Malheureusement, l’espérance et les aspirations qu’une Eglise catholique engagée envers les pauvres auraient pu offrir notre peuple n'a pas été faite, ce qui le pousse à chercher des réponses à ses préoccupations dans divers groupes « non-catholiques" (# 225, Doc. Aparecida). On n'a pas toujours répondu comme Église en offrant une « expérience religieuse », c’est-à-dire, une « rencontre personnelle avec Jésus-Christ » ; la vie communautaire ; la formation biblique et doctrinale ; la formation des consciences (Cfr. # 37, Amoris Laetitia, pape François) et de l'engagement missionnaire de toute la communauté, comme nous parle le pape François pour nous rappeler que nous devons être une « Église en marche » (Cfr. EG # 1er Ch.).

 

Face à ces réalités, comme Rédemptoristes, nous voulons répondre avec le message de la rédemption, d’espérance, de joie et de solidarité. Comme Congrégation, nous comprenons que l'évangélisation comprend la libération et le salut de toute la personne humaine ; la solidarité avec les pauvres et la promotion de leurs droits fondamentaux à la justice et la liberté (Const. 5). Nous croyons que notre charisme rédemptoriste peut répondre efficacement au clameur des pauvres et des abandonnés. (Statuts. Gen. 09) Dans les réponses que nous donnons à partir du Royaume de Jésus, comme disciples missionnaires et notre être rédemptoriste, nous affirmons que tout ce que nous sommes et faisons, nous le faisons toujours du point de vue de la mission.

C. Notre réalité comme Conférence :

1. Notre Conférence se compose de trois sous-conférences : Union des Rédemptoristes du Nord de l'Amérique latine et les Caraïbes (URNALC) ; Union des Rédemptoristes du Sud de l'Amérique latine (URSAL) et Union des Rédemptoristes du Brésil (URB). "L’objectif de cette nouvelle structure est de stimuler un nouveau réveil de notre Vie Apostolique et de promouvoir parmi les Rédemptoristes et laïcs une nouvelle disponibilité pour la mission ... » (Statuts de la Conférence, n. 1).

 

2. Nous venons de célébrer la troisième assemblée ordinaire que réalise la Conférence. La première phase était en Mars 2011 à Aparecida, au Brésil. Avec elle on a commencé la rédaction des Statuts qui nous régissent. En outre, une liste de trois a été établie afin que le Gouvernement Général élise le premier coordonnateur de la Conférence. La deuxième était en Juin 2012 au Costa Rica. Dans cette Assemblée, en plus de la définition des priorités pastorales pour l'ensemble de la Conférence, nous avons travaillé à nouveau dans les Statuts. Les Statuts et les priorités pastorales ont été approuvés par le Gouvernement Général en Septembre 2012.

 

3. Durant l’année 2014, le Conseil de la Conférence, après avoir regardé et étudié les tâches et les responsabilités multiples confiées au Coordonnateur et à son Conseil, articulés dans les Statuts approuvés par la Conférence lors de sa dernière réunion (Statuts 34, Costa Rica, juillet 2012), a décidé d'établir trois priorités, sans exclure le reste. Les priorités fixées par le Conseil de la Conférence sont : Mission ad gentes (Cuba, Uruguay, Suriname), l’animation vocationnelle et la promotion de la solidarité.

D. Les statistiques :

 

4. En regardant présentement notre Conférence, il est important de donner un bref regard concernant les statistiques, car à partir d’une interprétation adéquate de celles-ci nous pouvons arriver aux conclusions qui nous aident à visualiser avec clarté certains des défis principaux que nous avons. Il est possible que les chiffres que nous présentons ne sont pas précis, puisque l'information n’est toujours livrée de manière opportune. Pour ce cas, les chiffres présentés nous servent.

Les statistiques de personnel (du 24 avril 2016) :

Evêques : 24

Prêtres : 1,125

Diacres transitoires : 21

Clercs à Vœux Perpétuels : 17

Clercs à Vœux Temporaires : 157

Frères à Vœux Perpétuels : 92

Frères à Vœux Temporaires : 20

La distribution des membres en trois sous conférences, sans compter les novices, il est relativement proportionnel, en tenant compte de la taille géographique des pays et des distances : URB = 643 confrères ; URNALC = 483 ; URSAL = 330. À chaque année qui passe, il y a une réduction de confrères absents pour une situation irrégulière ou pour une absence illégitime.

Nous pouvons affirmer que la Conférence dispose d'un grand groupe de profès et un nombre significatif de jeunes profès. Dans son ensemble, l'âge moyen dans la Conférence est de 52,18 ans, ce qui est inférieur à l'âge moyen de la Congrégation, 55,35 ans, avec un total de 4943 membres.

Selon les statistiques du 24 avril 2016, 643 confrères de l'URB sont distribués dans 104 communautés. De ce nombre de confrères : 13 sont évêques, 23 collaborent dans d'autres Unités, à l'intérieur et à l’extérieur du Brésil (Rome, États-Unis, Surinam, Afrique) et 29 sont absents par une situation irrégulière ou pour une absence illégitime. Le nombre total d’étudiants avant le noviciat est 202 et le nombre total de profès à des vœux temporaires et perpétuels est 75. De plus, il y a 34 novices dans deux noviciats. Le nombre total de jeunes en formation est 311. Une croissance est observée dans la majorité des Unités.

 

L’URNALC pour sa part a 483 membres, incluant les 6 évêques et sans inclus novices. Les confrères sont distribués dans 84 communautés. Le nombre total de formants avant le noviciat est de 127. Le total de formants profès est de 59. Il y a 8 novices.

 

Dans l'URSAL, le nombre de confrères est de 330, distribués dans 69 communautés. Parmi les confrères : 5 sont évêques, 15 collaborent dans d'autres unités, 23 avec une permission d'absence et 3 dans des études supérieures. Il y a 34 formants avant le Noviciat. Il y a un total 30 formants profès. Il y a, en plus, 11 novices.

E. Apostolat :

 

5. Les priorités pastorales ont été définies dans la deuxième Assemblée, réalisée au Costa Rica, et elles sont publiées avec les Statuts. Le thème du sexennat a été motivant pour les œuvres apostoliques et ils se reflètent dans les priorités pastorales de la Conférence. Cela ne garantit pas pour autant que tous les membres de la Conférence aient une connaissance de son existence, mais on peut affirmer que, grâce au dynamisme apostolique de chaque (Vice) Province, dans la pratique, ces priorités sont présentes dans les divers apostolats que chaque Unité réalise.

6. Le manque d'une communication fluide et de travail effectif en réseau rend difficile que nous nous identifions à un chemin commun qui révèle l’unité dans la diversité.

7. Parfois nous travaillons très centrés sur le propre, ce qui conditionne une compréhension réelle et plus ample du principe de la solidarité (le Principe de la Restructuration # 4) et nous courons le risque de tomber dans un provincialisme exagéré. Malgré ce qui est antérieur et sur la base d'une longue histoire de travail partagé, les sous- Conférences ont persévéré dans l'effort pour porter en avant des apostolats dans l'ensemble, comme c'est le cas des sanctuaires, des missions populaires et d'une manière spéciale, les trois Missions (Uruguay, Surinam, Cuba). Cela succède avec les efforts dans le domaine de la Formation, la pastorale vocationnelle et dans le domaine de la solidarité. Ces trois ont été les priorités qu’on a essayées de consolider à partir du Conseil de la Conférence.

8. Il n'a pas été facile de soutenir les Missions interprovinciales, par manque de personnel et par les difficultés économiques. Il y a des difficultés dans la vie fraternelle et pour cela une préparation préalable est nécessaire pour la cohabitation. Il existe une conscience croissante que nous sommes là pour rester et pour implanter la Congrégation dans ces terres de mission. De même, même quand on ne suscite pas une grande adhésion entre les membres, la consolidation de notre présence dans ces terres de missions continue d'être un défi. Nous voyons aussi comme un défi, la nécessité de nous ouvrir à d'autres initiatives apostoliques qui expriment clairement notre condition de corps missionnaire, à l'intérieur du cadre des priorités pastorales existantes.

9. Il y a beaucoup d’avancer dans les relations que nous établissons avec les autres Conférences (Cfr. Des principes de la Restructuration # 3). Les Unités qui ont été fondées par les Provinces d'autres Conférences partagent de manière moins significative ses traditions et ont moins de dépendance. Actuellement la Province de Madrid et la Province de Varsovie ont deux Vice provinces, chacune, dans la Conférence. La Province de Denver et la Province de l'Irlande ont une Vice province, chacune. La Province canadienne de Sainte-Anne-de-Beaupré a une Région.

10. Il existe un nombre significatif de confrères de la Conférence d'Amérique latine et des Caraïbes travaillant avec d'autres conférences de la Congrégation ; par exemple, en Europe, Amérique du Nord et dans la Conférence de l'Afrique et Madagascar.

Conformément au XXIVe Chapitre Général de 2009, une nouvelle préoccupation et de solidarité entre les unités africaines et l’organisme qui les représente. Avec la Conférence africaine, il existe des liens de Mission à partir des provinces de Bogotá et de Buenos Aires. On espère et on travaille sur le renforcement de la Mission initiée par la Vice-province de Fortaleza, en collaboration avec la province de Dublin.

 

11. Nous avons actuellement des échanges de personnel ou travaillant dans la zone de la Conférence d’Asie et d’Océanie. Dans l'ensemble, entre eux et nous, il y a une certaine ignorance mutuelle. On espère qu’avec le Chapitre Général en Thaïlande, on ait un rapprochement et une connaissance mutuelle comme Rédemptoristes et comme conférences.

 

12. Le travail en sous-conférence qu’on est en train de réaliser depuis un certain temps, ce qui suppose une expérience qui, sans doute, a été une base fondamentale de notre intégration en tant que Conférence.

13. L’intérêt et les efforts constants pour avoir la formation initiale en commun consolide chez les formants les principes de la restructuration et nous encourage l’espérance que dans un avenir proche, la mentalité des membres sera différente. Nous espérons et nous travaillons pour une plus grande collaboration et intégration, comme Conférence, dans la formation initiale.

 

14. Parmi les facteurs qui inhibent la collaboration efficace et efficiente, nous pouvons identifier : la tendance que nous avons à mettre davantage l'accent dans ​​les différences que dans la complémentarité, les distances géographiques qui nous séparent, la réalité numérique donnée par les désertions et le vieillissement des membres, la situation économique précaire dans la plupart des unités et le manque de solidarité effective.

15. Nous avons une longue histoire de collaboration avec les laïcs et il existe de nombreuses initiatives qui favorisent la mission partagée. Nous sommes conscients de ce qui est fondamentale et vitale, qu’est la présence et la collaboration avec les laïcs. Cependant, nous voyons la nécessité d'examiner et d'évaluer nos modes de relation avec eux, de sorte que nous clarifions notre identité les uns des autres afin que nous puissions travailler selon la vocation que nous avons reçue. Nous avons décidé de travailler un profil et un directoire applicable pour toutes les unités de la Conférence. Nous reconnaissons également la nécessité d'une meilleure structure organisationnelle au niveau de la Conférence, ce qui faciliterait une représentation pour les Réunions, Congrès, Assemblées, etc. Notre mission et notre réalité nous oblige à assumer la mission partagée.

 

16. La Conférence a répondu positivement au Jubilé de Notre Dame du Perpétuel Secours en réalisant de nombreuses initiatives dans les Unités, dans les sous- Conférences et en célébrant des congrès sur l'icône. L'Assemblée de la Conférence a accepté un des objectifs généraux et spécifiques communs à toutes les Unités.

F. Vie Consacrée :

 

17. La Conférence est marquée par divers contextes culturels et ecclésiaux. Malgré les différences, nous pouvons mettre en évidence les éléments qui caractérisent un témoignage authentique de la Vie Consacrée présente dans ces contextes. La force de Charisme Alphonsien rédemptoriste, impulsée par l'action du Saint-Esprit, permet aux Rédemptoristes d’avoir un amour profond pour l'annonce du Royaume et la recherche de réponses toujours meilleurs aux défis présents dans les réalités de nos peuples.

 

18. La conscience de la consécration et le témoignage de vie apostolique de la plupart des membres est marquée par la simplicité de vie ; par la vie de la communautaire, la vie spirituelle et la prière ; la disponibilité et de l'amour pour les pauvres et abandonnés. souvenir reconnaissant aux membres qui croyaient fermement en la mission et a pris les premières mesures pour structurer nos (Vice) Provinces est mis en évidence; la reconnaissance de l'Eglise locale pour le travail des Rédemptoristes; la présence et la participation active des confrères dans les Conférences épiscopales, les Conférences des Religieux (as) et congrégations différentes femmes; participation à diverses organisations civiles qui luttent pour la promotion de la vie et la dignité humaine. En outre, la solidarité interne des parts est soulignée dans les sous conférences, cherchant de l'aide de l'autre grâce à des programmes communs, en particulier dans la formation et la mission interprovinciale.

Facteurs favorisant le témoignage de la vie consacrée :

 

19. Parmi ces facteurs, c’est le fait que, même avec le nombre réduit dans certaines unités et la résistance de certains membres à collaborer tantôt à la fois interne et qu’externe, les unités répondent, dans la mesure du possible et selon leur force, aux demandes des sous Conférences, de la Conférence et du Gouvernement Général. Généralement, les confrères se sentent encouragés par la mission et montrent un grand amour pour la Congrégation. Ils sont disponibles pour répondre aux besoins et aux défis de l'église locale, et ceux de la Congrégation dans le monde. Il y a une collaboration interne et externe, à la fois dans les missions et les communautés interprovinciales : Surinam, Cuba, Uruguay, Mozambique et Lisbonne (Portugal), ainsi que la disponibilité à servir dans les différents secteurs de la Maison Générale à Rome.

Les facteurs qui entravent le témoignage de la vie consacrée :

 

20. Nous présentons certaines réalités qui entravent parfois l'expérience et le témoignage de la vie consacrée. Celles-ci sont :

• Parmi les influences du temps dans lequel nous vivons, nous mentionnons l'individualisme, le consumérisme, l’embourgeoisement, la paresse, l'installation, l'égoïsme et la vie spirituelle superficielle. Parmi nous, il y a le mensonge et la calomnie, un certain vide dans la vie de la communauté, le narcissisme, les luttes de pouvoir, le cléricalisme et la subjectivité excessive.

• La vie communautaire perd sa force en raison des difficultés dans les relations humaines et fraternelles. Une cause de cela est l'incapacité de certains confrères à résoudre leurs propres conflits individuels et communautaires. Il y a beaucoup de situations liées au manque de maturité et l'équilibre émotionnel de certains membres de la Congrégation. Ces lacunes entravent la relation et le développement de l'apostolat, car ils ne sont pas en mesure d'établir de bonnes relations ni ad intra ni ad extra.

• La diminution du nombre de confrères dans plusieurs unités conduit à former de très petites communautés, ce qui rend difficile de vivre une vie consacrée réelle et ce qui rend très difficile de trouver des options d’un leadership capable.

• L'indifférence de nombreux confrères et l'absence d'une vision globale de la réalité qui les amène à s’unir ensemble, en générant ainsi la perte du sentiment d'appartenance, c’est une autre faiblesse.

• Bien que la communauté se tient sur la foi, de fait, comme dans tous les groupes humains, il y a aussi des idéologies et des intérêts divergents qui souvent requiert plus d'un appel à mettre l'accent sur l'esprit de service et demande une plus grande prise de conscience de notre attention devrait se centrer dans la mission. Dans ce contexte, le plus grand défi est toujours de briser le provincialisme exagéré mentionné auparavant.

• Un nombre important de confrères n'accepte pas la restructuration parce qu'ils ne croient pas dans le processus ou parce qu'ils ne se sentent pas en mesure de le suivre : en raison de leur âge, des difficultés avec la langue ou tout simplement parce qu'ils veulent pas sortir de leur province d'origine. En général parmi les jeunes, il y a un plus grand esprit d’ouverture. On note chez ses jeunes, le désir de faire une expérience pastorale en dehors de leur province de leur pays ou de leur culture. Il existe encore un grand enthousiasme pour les missions les plus dangereuses, dans les frontières et « Ad Gentes ».

• Enfin, la grande difficulté est le manque de personnel qualifié et disponible pour répondre aux divers défis pastoraux et défis missionnaires.

G. Formation :

 

21. La formation est l'une des priorités de la Conférence, en particulier le domaine de la pastorale vocationnelle. Pour construire une culture vocationnelle, il est nécessaire que toutes les tâches pastorales débouchent dans la promotion vocationnelle.

  

22. L'année dédiée aux vocations missionnaires rédemptoristes a été particulièrement significatif pour nous, car cela nous encourage à approfondir le mystère de notre propre vocation, nous parvenons à mieux nous organiser dans ce domaine, notamment en intégrant les laïcs. Les différentes Unités ont un promoteur ou une équipe vocationnelle constitués de confrères et de laïcs qui prennent soin d'encourager la mise en œuvre de divers programmes de promotion vocationnelle. Ceux-ci favorisent, par le biais de réunions mensuelles, le discernement vocationnel chez les enfants et les jeunes, qui sont ensuite accompagnés, individuellement et communautairement, selon les exigences du processus qu’ils sont en train de vivre.

 

23. Il est vrai qu’à un moment donné dans le passé, la promotion vocationnelle était plus axée sur le ministère sacerdotal. Mais aujourd'hui c’est très différent. La grande majorité des Unités mettent de l’emphase dans l’approfondissement de la vocation religieuse missionnaire rédemptoriste.

 

24. Les Frères religieux dans la Congrégation donnent à tous un témoignage clair d'être missionnaire à l’intérieur de l'identité rédemptoriste. Cela est encouragée depuis l’étape de la formation initiale. En rappelant l'histoire des réunions des Frères (CLAHER-CLAIR), qui se tient tous les trois ans (durant les 25 dernières années), nous nous rendons compte que les réunions ont été réalisées à des moments cruciaux de l'histoire de toute l'Amérique latine et les Caraïbes et la Congrégation. Ces rencontres ont été effectuées avant et après les Chapitres Généraux importants pour la Congrégation, des Conférences épiscopales de CELAM (par exemple, Santo Domingo, Aparecida) et actuellement pour le Jubilé de l’Icône du Perpétuel Secours et après l'année de la promotion vocationnelle. Les résultats de ces rencontres ont été très prophétiques dans leurs réflexions et propositions, en traitant des sujets connexes, par exemple, la RESTRUCTURATION, l'IDENTITÉ et l'APPARTENANCE à la Vie Consacrée, SPIRITUALITÉ RÉDEMPTORISTE, HUMANISATION, l'idée que la MISSION RÉDEMPTORISTE est UNE, etc. La Conférence se penche sur l'importance de la promotion vocationnelle du Frère rédemptoriste et la faisabilité d'un centre commun pour la formation des Frères. Il y a nécessité d'avoir un plan et un directoire pour la formation permanente des Frères. 

 

25. Toute la formation rédemptoriste est basée sur la personne de Jésus-Christ, sur la façon de construire la vie communautaire, l'expérience de Dieu, le vécu des vœux et l'évangélisation comme témoignage.

 

26. Nous soulignons le fait que les Unités ont élaboré leur plan de formation en se basant sur la Ratio Formationis. Mais ces plans doivent être constamment révisés car la réalité dans laquelle le jeune évolue présente toujours de nouveaux et défis divers pour la formation. Certains de ces défis sont : l'immaturité émotionnelle et affective des candidats, ce qui entrave leur persévérance ; la désintégration familiale ; la crise ecclésiale, qui, de notre part, nous devons ajouter le manque de formateurs préparés à donner une continuité au processus.

 

27. Au sein de la Conférence, et il existe plusieurs structures de formation interprovinciales stables, comme par exemple les noviciats de URNALC et URSAL ; le programme de préparation aux vœux perpétuels ; cours et accompagnement pour les jeunes consacrés ; rencontres dans les différents domaines de la vie (spiritualité, laïcs, mission, formation, etc.). On a déjà entamé également des processus de dialogue en vue de nouvelles comme par exemple : la mise en place de théologats interprovinciaux ; Formation des frères religieux dans le contexte et l'échange de personnel pour les missions itinérantes interprovinciales. On perçoit dans la formation initiale la nécessité d'une plus grande communication et une plus grande interaction entre les unités de chaque sous-conférence.

 

28. Dans les Unités on reconnait l'appel que certains laïcs reçoivent de vivre leur être chrétien selon le charisme et la spiritualité rédemptoriste en mission partagée avec les confrères. Pour certaines de nos Unités le sujet des laïcs associés est à peine commencer et requiert un plus grand approfondissement. Dans d'autres Unités la collaboration est bien avancée au point qu’ils partagent missions et œuvres provinciales. Certaines Unités ont développé des directoires qui orientent la communion et l'intégration entre le laïc et le confrère. Dans l'une des Sous-Conférence, on a élaboré un projet de formation pour les laïcs, qui peut être modifié en fonction de la réalité de chaque Unité. Dans certaines Unités, les laïcs ont rejoint le promoteur vocationnel constituant une équipe vocationnelle qui se soucie d'encourager la mise en œuvre de divers programmes de promotion. Il est urgent de compter sur des schémas y des réalisations concrètes dans la préparation et la formation continue de nos laïcs. Egalement, il est fondamental de travailler dans la formation permanente des confrères pour apprendre à travailler avec les laïcs, côte à côte, dans la mission partagée.

H. Administration et leadership :

 

29. Depuis plusieurs décennies en Amérique latine existait déjà l'expérience des sous-régions. Cela a aidé à comprendre la tâche principale de la Conférence. Les sous-régions fonctionnaient comme un système basé sur la bonne volonté et l'esprit des Supérieurs Majeurs sans qu’il y aurait presqu’aucune intervention du Gouvernement Général, et sans que les décisions seraient proprement un mandat impératif pour tous. Le dernier Chapitre Général a voulu avancer plus spécialement dans ces deux aspects, de telle sorte que la Conférence serait un point de rencontre entre le Gouvernement Général et les Gouvernements des Unités, un espace où sont convenues les décisions pour toutes les Unités de la Conférence.

 

30. L'organe suprême de la Conférence est l'Assemblée de la Conférence, ce qui fait non seulement un corps des Supérieurs Majeurs, sinon une entité de participation de tous les membres des différentes Unités. Jusqu'à présent, comme nous l'avons déjà souligné, on a établi trois Assemblées ordinaires de la Conférence depuis sa création dans le XXIVe Chapitre Général de 2009.

 

31. Chaque Unité de la Conférence a déjà élu une vocal (Statuts. P. 23, n° 25). En outre, un frère religieux de chaque sous-conférence participe aux assemblées de la Conférence, dans la phase initiale et dans la phase d’implémentation des décisions de la phase canonique du Chapitre Général.

 

32. Les vocaux sont élus pour quatre ans. Ils collaborent avec le Supérieur (vice) provincial et avec le coordonnateur de la Conférence dans le processus de la mise en œuvre des décisions de la Conférence (Statuts. P. 23, n ° 25).

 

33. En raison de la répartition géographique de la Conférence de l'Amérique latine et des Caraïbes, ainsi que les différences dans les langues (espagnol, anglais, portugais, français, créole, néerlandais), il résulte assez difficile au coordonnateur de la Conférence et son Conseil le pouvoir d’accompagner toutes les Unités et suivre toutes leurs responsabilités et leurs tâches. Il convient de chercher des moyens créatifs pour remédier à cette situation, même temporairement. Quoi qu'il en soit, nous pensons que toutes ces structures, même la structure des Unités telles que nous en avons actuellement, sont provisoires et transitoires, à savoir, font partie d'un travail en cours. Le rôle de service qu’il exerce et l'autorité qu’il a, ou devrait avoir, le coordonnateur mérite une plus et une meilleure réflexion.

 

34. Les supérieurs des Unités sont conscients de répondre aux exigences civiles et ecclésiastiques relatives aux abus des mineurs et des personnes vulnérables.

 

35. L'existence de (Vice) Provinces considérés comme « fragiles » mérite une attention particulière et urgente. Les signes les plus évidents de cette réalité sont leur situation financière et la situation du personnel. La première s’exprime lorsque l'unité ne peut plus générer les fonds nécessaires pour les missions reflètent vraiment le charisme et la spiritualité rédemptoriste et des fonds pour soutenir tout le programme de formation. Le second est présent dans l'égoïsme, l'individualisme, l'attachement à des projets personnels, les désertions, les manques de vocations et le vieillissement confrères, avec l'abandon progressif des missions avec les pauvres et abandonnés pour finalement opter pour des apostolats qui offrent un plus grand confort pour les confrères.

36. Il y a une certaine préoccupation qui, à cause de ces faiblesses, surtout quand cette fragilité se manifeste de façon constante et maintient le modèle de faiblesse pour plus de cinq ans, les Supérieurs garantissent par leur autonomie relative et motivée par une situation de pression, se sentent obligés de prendre des décisions qui peuvent être préjudiciables pour la Congrégation. Par exemple, on peut se voir "pressionnés" de vendre des biens de valeur (qui en réalité font partie du patrimoine de la Congrégation, plus que provincial) et d’abandonner les missions authentiquement rédemptoristes parmi les pauvres et abandonnés.

 

37. Dans le cadre de la Conférence (en plus de plusieurs structures de formation stables déjà mentionnées), il existe également divers processus de dialogue dans ce domaine et dans des domaines tels que l'échange de personnel pour les missions itinérantes, etc.

 

38. Il existe également des liens de coopération active entre la Province de São Paulo et la Vice Province de Recife; entre les Provinces de Campo Grande et de Porto Alegre; entre Rio de Janeiro et la Vice-province de Bahía et Fortaleza; entre la Province de Buenos Aires et le Vice Province de Pérou Sud; entre la Vice-province de Caracas, la Province du Mexique et la Province de l’Amérique Centrale; entre les Provinces de San Juan et Bogotá; entre la Province de San Juan et la Région de Port-au-Prince (Haïti). Nous notons également l'expérience de collaboration inter-conférencielle entre URB et la Province de Lisbonne.

 

39. Sans doute, on a vu et voient des initiatives très dynamiques et créatives, malgré les différences et les tensions dues à la diversité des cultures, de différents modèles pour mener à bien la mission et les différents styles d'exercer l’autorité. En même temps, nous pensons qu’on précise la législation de la part du Chapitre Général pour restructurer l'élargissement des frontières de nos unités et en limitant la quantité de celles qui existent maintenant.

 

40. Il convient de souligner que, même dans des circonstances défavorables, comme décrit antérieurement, le leadership cherche à motiver et à encourager de plus en plus aux confrères à assumer des travaux qui sont en pleine syntonie avec l’authentique mission de la Congrégation. La grande majorité des gouvernements (vice) provinciaux montrent beaucoup d'ouverture pour répondre aux besoins et aux exigences de la mission, mais prend également en compte et respectent les limites des confrères face aux travaux les plus exigeants, surtout quand ils sont en dehors de leur Unité d’origine.

 

41. Beaucoup de confrères sont courageux : assument des missions ardues, défiantes, ils se font disponibles pour travailler dans des missions difficiles à l’intérieur de l’Unité, aussi comme à l’extérieur de leur Unité d’origine. Des facteurs comme l’âge avancé de nombreux confrères, la diminution du nombre de confrères, le grand nombre de fronts missionnaires assumés internement et leurs exigences respectives, limitent l'activité missionnaire en dehors de l'Unité.

 

42. Les leaders s’efforcent à éveiller dans la conscience des membres que la restructuration est pour la mission. Dans tous les Chapitres Provinciaux, Assemblées et réunions d’insister en signalant cet objectif. De ce point de vue, le leader n’est pas un obstacle à la disponibilité des membres, mais plutôt un stimulus.

 

43. Le processus de formation a également créé une nouvelle mentalité. Il montre aux étudiants l'importance de ce processus que la Congrégation est en train de vivre.

 

44. En dépit du stimulus impulsé par le leader, dans certaines Unités il n’y a pas tant de disposition de la part des confrères. D'autres Unités sont encore trop concentrées sur leurs propres besoins internes et il n’y pas toujours de liberté pour que plusieurs confrères puissent se lancer de manière plus audace à une mission qui se trouve au-delà de leurs frontières. Cependant, en dépit de la résistance de certains confrères, le travail missionnaire est effectué. Quoi qu'il en soit, il est nécessaire de grandir et d’avancer encore plus dans cette prise de conscience, dans cette mentalité.

 

Conclusions :

 

45. Considérant ce qui précède, nous notons quelques-uns des défis majeurs que nous avons en tant que Conférence :

 

• L'Assemblée a décidé de réfléchir sur le profil du missionnaire laïc rédemptoriste et de créer un directoire sur la collaboration et la communion avec les laïcs à tous les niveaux de la mission partagée. Nous devons entreprendre avec eux un chemin de la créativité et d’expérimentation. Il y a une nécessité d'un changement de mentalité.

 

• Il est nécessaire de faire progresser les relations avec les autres conférences, en procurant un travail en réseau efficace.

 

• La pastorale reste un défi qui doit être abordée avec les ressources humaines adéquates et les ressources financières nécessaires.

 

• Approfondir dans l'explicitation les priorités pastorales de la Conférence, de sorte qu'elles soient clairement identifiées, puis appliquées par les Unités.

 

• Dernièrement et peu à peu, nous sommes en train de nous habituer à réaliser des pastorales ordinaires qui, bien que très nécessaire, peuvent diluer la spécificité du charisme rédemptoriste et limitent la disponibilité pour ce qui est difficile et ardue. Nous nous unissons aux réflexions de la Conférence des Religieux de l'Amérique latine (CLAR) qui stipule que souvent nous confondons souvent CHARISME avec APOSTOLATS. Peut-être que nous avons besoin d'une expression plus impactante y actualisée du charisme, ce qui reflète clairement le cadeau spécial qu’est le charisme rédemptoriste pour l'Eglise et affirme la complémentarité avec les autres charismes ecclésiaux existant dans le territoire de notre Conférence. La disponibilité missionnaire, le dynamisme pastoral et charité apostolique/pastorale sont certainement les dimensions de notre charisme particulier dans l'Eglise et distinguent le caractère du charisme Alphonsien rédemptoriste